A l'école de la citoyenneté
Chaque année 140 000 jeunes de moins de 25 ans sortent du système scolaire sans diplôme, ni qualification minimale pour trouver un premier emploi. Une situation difficile à vivre, plus encore pour ceux issus des quartiers populaires, qui se tournent vers les parcours d’insertion des « Missions Locales » pour rechercher des alternatives. Le manque de confiance en soi et à l’égard des institutions, la crainte d’affirmer leurs savoirs et leurs idées, provoquent un sentiment d’injustice et d’exclusion. Comment leur redonner confiance et les accompagner pour qu’ils deviennent des adultes indépendants, insérés socialement et concernés par la vie de la cité ?
Créé suite aux émeutes de 2005, le projet de l’Ecole Nouvelle de la Citoyenneté (ENCit) a proposé aux jeunes des cités « plutôt que de brûler les voitures, de prendre la parole, d’échanger et de promouvoir la citoyenneté dans leur quartier ». Dès le début, le dispositif a été soutenu par le Conseil National des Missions Locales (CNML) pour recruter les jeunes très en amont et construire avec le réseau des Missions Locales « l’école de la Citoyenneté », un véritable parcours de formation. L’objectif est de faire accéder les 18-25 ans isolés à la vie démocratique, qu’ils participent au débat public et s’engageant dans des projets concrets. Il s’agit également de favoriser l’échange en dehors de leur quartier et de développer leur esprit critique
Les actions
L’école de la Citoyenneté se met en place comme une formation sur une semaine et concerne 14 à 16 jeunes volontaires, majeurs de moins de 25 ans, aux parcours et aux profils très hétérogènes. Ils préparent leur voyage à deux par Mission Locale, à parité fille / garçon, ce qui permet la mixité dans le groupe.
Venus de toute la France, y compris des DOM Tom, hors de leur quartier, ils vont séjourner pour travailler et débattre sur des sujets de société qu’ils apportent eux même, dialoguer avec des personnalités du monde politique, associatif, judiciaire, culturel , découvrir des lieux de culture ou des symboles de l’institution (musées, Sénat, Assemblée Nationale …).
Un travail d’enquête sur leur ville et de recherches sur un sujet de société, est demandé à chaque binôme en amont de la formation, pour qu’ils apportent leur contribution au programme et à la vie du groupe. A partir de thèmes de débats qu’ils auront choisis, ils devront travailler sur un exposé à partir de trois questions : Quel est le problème posé ? Quelles réponses connaissez-vous à ce sujet ? Quelles sont vos propositions à propos de ce sujet ? Chaque binôme, présente pendant le séjour son sujet devant le groupe, suivi d’un débat d’1h à 1h30. La parole est libre. Une occasion de valoriser leur propre expérience de vie (« la vie, c’est du savoir ») et de reconstruire la confiance en soi.
La présentation des villes et des quartiers par chacun est l’occasion pour le groupe de découvrir le territoire national pour des jeunes qui n’ont souvent jamais quitté leur lieu de vie.
Pour travailler à la déconstruction des stéréotypes, être reconnu par des adultes qui exercent des fonctions clés dans la société et les démystifier sont invités des élus locaux, des grands témoins, des chefs d’entreprises, des personnalités culturelles et associatives, des représentants de la justice, mais également des arbitres internationaux présentent leur parcours de vie et très concrètement leur action quotidienne.
Se met en œuvre « le vivre ensemble » à travers la construction d’un quotidien entre jeunes qui ne se connaissent pas au départ, des moments de décisions collectives, de gestion des conflits ou de valorisation des réussites de chacun … Un bilan de fin de parcours est réalisé oralement collectivement et avec chaque jeune, et individuellement par écrit. A la fin de la session, chaque participant se voit remettre une attestation citoyenne par un élu, dans une des institutions de la République.
La valorisation de ce qui a été réalisé se fait à l’occasion de rencontres nationales organisées chaque année pour rendre compte des meilleurs projets.
Les bénéficiaires :
Des jeunes âgés de 18 à 25 ans, en parcours d’insertion inscrits en mission locale, ou à l’Ecole de la Deuxième Chance, ou dans l'un des 18 établissements pour l'insertion dans l'emploi (Epide), ou en service civique...
Des professionnels et des bénévoles de l’accompagnement des jeunes, des mères en situation de précarité.
En 2015, 4 sessions ont été organisées: en février, juin, octobre et novembre. 52 jeunes, âgés en moyenne de 21 ans, ont été touchés.
Par ailleurs, des séances de restitution ont été engagées par les jeunes dans leur ville, après les sessions. A titre d’exemple, 6 jeunes ayant participé à l’école de la citoyenneté ont conçu et organiser l’animation d’une conférence débat sur la discrimination à l’embauche. Pour sa part, une jeune montpelliéraine habitant l’un des quartiers les plus sensibles de la ville a tenu au centre social, une réunion ouverte aux habitants et au personnel de la mission locale pour témoigner de son expérience en utilisant le film comme support d’intervention et en animant un débat sur la citoyenneté.
Partenaires du projet :
L'union nationale des Missions Locales pour l'insertion des jeunes (UNML), le Conseil national des Missions Locales (CNML), la Direction Régionale Jeunesse et Sports et Cohésion Sociale, la Ville de Poitiers, le Groupe Assemblée Nationale écologiste, l'association d'accompagnement global contre l'exclusion (ADAGE), Fédération Française de Football (FFF)
Les actions menées :
Auprès des jeunes en insertion : session de regroupement national d’une semaine (une centaine de jeunes par an) ; formation des jeunes en service civique au sein des missions locales ; accompagnement des jeunes pour l’évaluation de dispositifs d’insertion par les jeunes eux-mêmes ;
Auprès des professionnels / bénévoles : actions d’analyse des pratiques et de réflexion sur son propre rapport à la citoyenneté,
Auprès des mères en situation de précarité : travail sur le fondement des Lois, initiation à l’organisation administrative et politique française, mise en débat de questions sociales.
Informations complémentaires
Le porteur de projet : Ecole Nouvelle de la Citoyenneté (ENCit)
Site internet : www.encit.org
Contact : Marie- Dominique Moreau Fonction : co-directrice
Quelques chiffres :
En 2015
Coût total du projet 2015: 120 000 euros
Montant attribué 2015: 50 000 euros
Durée du projet : 2015
En 2016
Coût total du projet 2016: 131 500 euros
Montant attribué 2016: 50 000 euros
Durée du projet : 2016 - 2017